« La meilleure façon d’honorer les morts est de rappeler leur existence. »

 

Liste alphabétique (par catégories) des 170 pavés commandités par la Fondation Auschwitz

Gunter Demnig © Daniel Weyssow (DW) – Mémoire d’Auschwitz ASBL

 

L’artiste Gunter Demnig est l’inventeur des Stolpersteine, nom traduit par « pavés de mémoire » ou « pierres d’achoppement ». Celui-ci les pose depuis 1993 pour toutes les catégories de victimes du IIIe Reich (Juifs, Rom, Résistants, victimes du programme d’euthanasie, Témoins de Jéhovah, homosexuels, opposants politiques, asociaux…). Plus de septante mille pavés ont à ce jour été scellés en Allemagne et dans la plupart des pays européens qui furent occupés. L’installation de tels pavés permet de rendre visible, « palpable », l’ampleur du désastre. Chaque pavé est recouvert d’une feuille de laiton indiquant le nom de la victime, la date et le lieu de sa naissance, la date de son arrestation, le lieu de sa déportation, la mention « assassiné » ou « survivant ». Ce faisant, ces pierres d’achoppement se muent en lieux de recueillement pour les descendants et proches de ceux qui, réduits en cendres dans les crématoires des camps nazis, n’ont, bien entendu, pas reçu de sépultures.

Le nombre toujours plus élevé de ces pavés débouche sur la constitution d’un vaste monument mémoriel épousant peu à peu la surface des territoires qu’occupèrent les nazis, en révélant l’étendue de leur incroyable et inqualifiable cruauté. Il ne s’agit alors plus tant, près de 80 ans après les faits, de considérer un passé qui ne passe pas que de garder en mémoire ce dont l’homme, par cupidité, aveuglement, égoïsme, suivisme, sentiment de supériorité, etc., est capable. Nous devons apprendre à nous défendre de toute menace formulée à l’encontre des droits humains, tout comme – ce n’est pas une considération si éloignée de notre objet – nous devons apprendre à respecter le vivant dans son ensemble et sa diversité. Que ces pavés permettent de questionner le passé et de réfléchir au présent ne fait aucun doute.

 

Henri Goldberg, président de la Fondation Auschwitz, et sa sœur déposent un pavé en mémoire de leur père au 37 rue de l’Économie © DW – Mémoire d’Auschwitz ASBL

Pratiquement, in situ, la pose de pavés de mémoire suit une procédure parfaitement structurée. Après adaptation des cavités préalablement creusées dans les trottoirs par les ouvriers communaux, Gunter Demnig y dépose les pavés et les cimente. Les administrateurs de l’Association pour la Mémoire de la Shoah (AMS), les commanditaires, les familles, les proches, les voisins, les journalistes, prennent part à l’événement. Parfois, des personnalités y assistent également. Nous avons ainsi eu le plaisir de rencontrer à l’occasion de la pose de nos pavés, de nombreuses personnalités politiques depuis notre première campagne datant de 2014.

Les promoteurs et les familles des victimes sont ensuite invités par l’AMS à prononcer quelques mots afin de raviver le souvenir et le parcours des défunts. La responsabilité, aujourd’hui reconnue, des autorités dans la déportation des Juifs en raison de leur collaboration avec l’occupant est ensuite rappelée. Les Juifs ont en effet été, dans un premier temps, fichés dans les registres communaux. Un cachet « Jood – Juif » a ensuite été apposé sur leurs cartes d’identité. Si les administrations communales bruxelloises refusèrent ensuite de distribuer les étoiles jaunes ou de participer aux rafles – et se retrouvèrent même parfois, comme à Schaerbeek[2], au cœur d’importants réseaux de résistance –, le mal était fait.

Les interventions de Gunter Demnig débordent, stricto sensu, le moment de la pose des pavés. Tout d’abord, l’événement, au sens artistique une performance, réveille des rapports à la responsabilité et à l’obéissance. Pourquoi les personnes déportées ont-elles été arrêtées ? Pourquoi n’ont-elles pas été protégées ? Se cachaient-elles ? Ont-elles été dénoncées ? Par qui, pourquoi ? Entre collaboration et résistance, les réflexions de chacun peuvent être engagées face à chaque pavé de mémoire.

Ensuite, les notions de propriétés privées et publiques, lorsqu’elles se croisent, peuvent révéler des logiques contraires. Les pavés sont scellés dans les trottoirs (publics) et alignés dans l’axe de la porte de l’immeuble (privé). Le point de rencontre de ces deux espaces peut déranger certains propriétaires. Ainsi l’un d’entre eux a estimé que sa maison, à présent marquée, attirerait l’attention alors que le climat délétère du moment en appelait plutôt à une réserve prudente. Les pavés, on le voit, sont ainsi des révélateurs.

Henri Goldberg, président de la Fondation Auschwitz, André Flahaut, ministre du Budget, à la Fonction publique et à la Simplification administrative du Gouvernement de la Communauté française, Henri Kichka, rescapé d’Auschwitz, Bella Swiatlowski, administratrice de l’Association pour la Mémoire de la Shoah ASBL © Henri Kichka, 2014

Enfin, ils soulèvent l’existence d’une troisième zone « frontière » où l’inimaginable croise un précipité de réalité soudainement bien tangible. Les descendants et proches des victimes, confrontés à un deuil impossible dû en partie à l’absence de pierres tombales, accèdent à l’inscription de lieux visibles ouverts au recueillement. De fait, les pavés génèrent, comme nous l’avons vécu, au moment précis où ils sont mis en terre, de fortes réactions émotionnelles.

En guise de conclusion, les journées mémorielles de poses de pavés de mémoire s’avèrent extrêmement émouvantes. Ces pierres d’achoppement se révèlent de véritables lieux vivants du souvenir.

[1] La pose de pavés peut être prise en charge par toute personne ou association souhaitant honorer la mémoire d’une victime de l’occupant. L’Association pour la Mémoire de la Shoah (www.restitution.be) coordonne, pour la Belgique, la procédure en contactant d’une part l’inventeur des pavés, Gunter Demnig, et d’autre part les autorités communales pour ce qui concerne les autorisations et questions pratiques liées à leur installation.
[2] Henri Bernard, Un maquis dans la ville, La Renaissance du livre, Bruxelles, 1970.

 

Projets et poses des « pavés de mémoire » de la Fondation Auschwitz (2014-2020)

 

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(Les points sur la carte indiquent la position approximative des pavés.)

 

 

1o Des Pavés de mémoire en hommage aux membres fondateurs de la Fondation Auschwitz

 

Pavé Halter, chaussée de Gand, 1116

Les 29 et 30 octobre 2014, le 15 février 2015, ainsi que le 17 octobre 2019, 40 Pavés de mémoire ont été placés dans les rues de Bruxelles à la demande de la Fondation Auschwitz, en hommage à ses membres fondateurs ainsi qu’à ceux de l’Amicale des Ex-Prisonniers politiques d’Auschwitz-Birkenau, camps et prisons de Haute-Silésie dont elle est née. Les pavés ont ainsi été scellés, aux adresses des derniers domiciles relevés au moment des arrestations menées par l’occupant, en mémoire des fondateurs et/ou des familles : CYMBERKNOPF, DUYSBURGH, GOLDSTEIN, KRUSZEL, SUFIT, VAN WEST (Bruxelles-Ville), GOLDBERG (Bruxelles-Ville et Ixelles), LACHMAN (Anderlecht), HALTER (Berchem-Sainte-Agathe), GOLDSTEIN-EHRLICH, RAINDORF, ROZENBERG (Saint-Gilles), et en hommage aux familles KICHKA (Saint-Gilles), NISENBAUM, SOBOL (Ixelles) et SADOWSKI (Anderlecht)


2o « Rue Haute ». Des pavés en mémoire des victimes de l’occupant

 

Pavé Perelsztajn, rue Haute, 96

Le quartier des Marolles a accueilli, dans les années 1930, de nombreux réfugiés fuyant les pays où le nazisme et l’antijudaïsme leur rendaient la vie impossible. Durant la Seconde Guerre mondiale, plus de 25 000 personnes d’origine juive furent déportées de Malines vers Auschwitz par l’occupant.

En mémoire des victimes du nazisme qui habitaient la rue Haute et la rue Blaes, dans le quartier des Marolles, le projet prévoit la pose d’un pavé de mémoire pour chaque personne déportée, persécutée pour ses origines et/ou pour avoir été résistante. Les pavés sont scellés sur les trottoirs là où vécurent les personnes déportées, de manière à offrir au passant la vue d’une continuité de pavés. L’aboutissement de ce projet permettra à tout un chacun de se rendre compte, en parcourant ces deux principales rues du quartier des Marolles, de l’ampleur des rafles effectuées durant la Seconde Guerre mondiale.

 

35 pavés ont ainsi été, à ce jour, scellés rue Haute, depuis 2017, au dernier domicile de chacune des victimes suivantes de l’occupant :

9 pavés ont été placés en 2017 aux 47, 49 et 60a, rue Haute en mémoire de Benjamin BIBERSZTEJNJosef GURFINKIELRuchla (Rosa) KIERSZMaria ROSENBLUMAnna ROZENBLUMDavid Israel ROZENBLUMJacob ROZENBLUMElias Max ROZENBLUM et Nachmann MESNER

8 pavés ont été placés en 2018 aux 69 et 96, rue Haute en mémoire de Bella (Betty) ELGARTENHerszon ELGARTENMoïse (Maurice) ESKENAZIDora KALDERONEsther KALDERONIcyk PERELSZTAJNSimon PERELSZTAJN et Icek ROZENBLAT

2 pavés ont été placés en 2019 aux 89, 97, rue Haute en mémoire de Fajga BIRENBAUM et Max FISCHEL

16 autres pavés ont été posés, au 173, rue Haute, dans le cadre du budget participatif de la Ville de Bruxelles – voir ci-après au point 5.


3o Pavés de mémoire en hommage aux résistants inhumés à l’« Enclos des fusillés » durant la Seconde Guerre mondiale

 

Tir national (2016) – Cérémonie annuelle organisée par la Fraternelle des amicales de camps de concentration et prisons nazis © DW – Mémoire d’Auschwitz ASBL

Le Tir national a été occupé durant les deux Guerres mondiales par l’armée allemande. De nombreux résistants y ont été fusillés, puis enterrés à l’« Enclos des fusillés », situé à l’arrière du bâtiment. Le Tir national a été démoli en avril 1963 pour faire place aux studios de la radiotélévision belge (RTBF et VRT).
Les victimes sont toutes des résistants ou des otages, d’appartenances politiques diverses, en grande majorité de confession catholique à l’exception de douze d’entre elles arborant l’étoile de David et une stèle indiquant l’origine juive de la personne inhumée. Une stèle au milieu du cimetière marque l’emplacement d’une urne contenant les restes de victimes des camps de concentration nazis.
Un nouveau projet architectural est aujourd’hui programmé, qui verra naître à l’emplacement et sur le pourtour des bâtiments de la radiotélévision un nouveau quartier qualifié de « Cité des médias ».
Le cimetière ne devrait pas être affecté par les transformations prévues, le site ayant été classé en 1983 par la Direction générale des Monuments et Sites de la Région de Bruxelles-Capitale, mais on peut toutefois s’interroger sur son maintien à moyen terme, même si, en écho à notre projet, une assurance a été exprimée en ce sens, sur proposition du Ministre de la Défense Philippe Goffin, via un diplôme octroyant le titre de Nécropole nationale à l’Enclos des fusillés « afin de perpétuer la mémoire du sacrifice des fusillés sur le Tir national pendant les deux guerres mondiales et du prisonnier politique belge inconnu » (Arrêté Royal du 31 juillet 2020) publié dans le Moniteur belge du 28 août 2020.

Dans ce contexte de transformation prochaine des lieux, l’ASBL Mémoire d’Auschwitz a décidé de poser des Pavés de mémoire devant les derniers domiciles des résistants au nazisme reposant ou ayant reposé à l’Enclos des fusillés. Évoquer la mémoire et les exploits de ces héros constitue une opportunité pour promouvoir tant les valeurs citoyennes qu’ils défendaient que l’existence du patrimoine mémoriel. Le projet de l’ASBL Mémoire d’Auschwitz est développé en collaboration avec l’Association pour la Mémoire de la Shoah (AMS), la Confédération nationale des Prisonniers politiques et Ayants Droit de Belgique (CNPPA), et a reçu le soutien de la Chancellerie du Premier ministre.

Tir national (2016) – Cérémonie annuelle organisée par la Fraternelle des amicales de camps de concentration et prisons nazis au Tir national © DW – Mémoire d’Auschwitz ASBL

85 pavés ont été à ce jour placés en 2018 et 2019 en Région bruxelloise, aux dernières adresses de ces héros exécutés par l’occupant. Le projet sera, dans la mesure des disponibilités budgétaires, poursuivi ces prochaines années de manière à honorer la mémoire de l’ensemble des victimes ayant été inhumées à l’Enclos des fusillés.

50 pavés ont été placés en 2018 en mémoire de Mauritz ANDRIESThéodore ANGHELOFFLéon BAR (BAUDOUIN)Joseph BAUWINEtrusco BENCIAndré BERTULOTGaston BIDOULRené BLUMArmand BOGAERTSRaymond BOSMANSRené BREMSÉdouard BROWAEYSJean CAIVEAURené COMHAIRERené COPINNEMarcel DANEELSAlbert DE BADRIHAYEMarcel DEMONCEAUThéodore DENISCamille DE KONINCKAlbert DELCROIXMarcel DENOOZJoseph DESCHAMPSJean DRUARTEdmond EYCKENArnaud FRAITEURRené GOBERTEugène HUBEAURené LACHAUDPaul LEMAÎTREJean LEYNIERSRichard LIPPERGeorges MARÉCHALJean MOETWILErnest MUSETTEGeorges NOËLEugène PREDOMJean PRUINMaurice RASKINJean REDINGJean-Baptiste SLEGERSJacques STORCKJean-François TIHONJean VAN CAMPENHOUTMarcel VERHAMMEMartial VAN SCHELLECharles VERBISTMarcel VERRALEWECKLéon VREURICK et Philippe WINNEN

35 pavés ont été placés en 2019 en mémoire de Jacques DRABBEHersz DOBRZINSKIMaurice MANDELBAUMFrançois NEYTRudolf SCHÖNBERGArthur VERDURMENMaurice REYGAERTSLouis EVERAERTPaul GELENNEJulien KEMELGhislain NEYBERGHJean BONTEMPSArthur HELLMANNAchille HOTTIAAndré LOUISBruno WEINGASTRaoul CLAEYSValère BROECKAERTJoseph LOOSSENSFrédéric MOHRFELDAloïs VERSTRAETENVincent VANDERMAELENAlbert MEURICEOmer VANDEURENÉmile VANLERBERGHEArmand LEFORTMikulas (Michel) LOVENVIRTHMaurice GEERAERTSLouis RICKALRichard ALTENHOFJean COPPENSRobert ROBERTS-JONESLéopold DANEELSSamuel POTASZNIK et Edmond VAN WEZEMAEL

Remarque : Hersz Dobrzinski était domicilié dans la région de Charleroi. Le pavé a dès lors été scellé lors des poses organisées dans le cadre de notre hommage aux Résistants fusillés de Marcinelle, le 9 octobre 2019.


4o Pavés de mémoire en hommage aux Résistants exécutés au Tir de Charleroi / Marcinelle durant la Seconde Guerre mondiale

 

Tir de Marcinelle – Stèle mémorielle © DW – Mémoire d’Auschwitz ASBL
Tir de Marcinelle – Poteau d’exécution © DW – Mémoire d’Auschwitz ASBL

 

Les 10 Pavés de mémoire suivants ont été posés le mercredi 9 octobre 2019 en hommage aux Résistants suivants fusillés durant la Seconde Guerre mondiale par l’armée allemande au Tir de Marcinelle (Charleroi). Cette action s’inscrit dans la continuité de notre projet consacré aux Résistants du « Tir national » évoqué au point précédent.

Pavés posés en hommage à Fernand BLAMPAINÉmile DAURELRobert DELAHAYENarcisse ÉVRARDLouis HANNICKMaurice LINGLARTAchille LOSCAUXFélix LUCKHAUSRené TOUSSAINTValentin WATHELET et Hersz DOBRZINSKI (voir point précédent)

 


5o « Mémoire urbaine dans les Marolles. Traces des victimes du nazisme ». Atelier citoyen. Budget participatif 2018, Bruxelles-Ville

Le projet comporte deux volets, le premier concerne la pose de Pavés de mémoire rue Haute et le second l’apposition de plaques murales sur les façades d’établissements scolaires du quartier des Marolles.

Pavés posés au 173 rue Haute © DW – Mémoire d’Auschwitz ASBL

a) 16 Pavés de mémoire ont été posés au 173, rue Haute – « La meilleure façon d’honorer les morts est de rappeler leur existence »

Le quartier des Marolles a accueilli, dans les années 1930, de nombreux réfugiés fuyant les pays où le nazisme et l’antijudaïsme leur rendaient la vie impossible. Durant la Seconde Guerre mondiale, plus de 25 000 personnes d’origine juive furent déportées de Malines vers Auschwitz par l’occupant. En mémoire des victimes du nazisme, la première partie du projet visait à poursuivre la pose des pavés entamée rue Haute pour des personnes déportées, persécutées pour leur origine et/ou pour avoir été résistante, de manière à offrir au passant la vue d’une continuité de pavés.

Pavés placés en mémoire de Anna BORNSTEINElla BORNSTEINPerla CHARENZOWSKASzulim HOFMANMadeleine MENDLEWICESara MENDLEWICELeja MENDZYLEWSKAMirla OKSENHENDLERAlbert POSESORSKIClaude POSESORSKIJosef POSESORSKIMenasze POSESORSKIAbraham POTASIEWICZFajgla POTASIEWICZFrida POTASIEWICZ et Joseph Leib POTASIEWICZ

 

Plaques disposées sur les façades d’écoles primaires du quartier des Marolles © DW – Mémoire d’Auschwitz ASBL

b) Plaques murales pour les Établissements scolaires des Marolles – « Promouvoir le travail de mémoire chez les élèves »

L’Allemagne nazie, durant la Seconde Guerre mondiale, mit en oeuvre chez nous, comme dans tous les pays occupés, sa politique d’extermination des Juifs d’Europe. L’élaboration de ce funeste projet se fit pas à pas, concrètement, par la promulgation d’ordonnances visant à isoler les Juifs du reste de la population, dans la perspective d’une déportation programmée. Cet objectif fut atteint, en Belgique, à l’issue de la mise en application de 17 ordonnances promulguées par l’occupant du 23 octobre 1940 au 21 septembre 1942.

L’une d’entre elles, publiée le 1er décembre 1941, stipulait l’interdiction faite aux élèves juifs de fréquenter les établissements non-juifs à dater du 31 décembre 1941. Bon nombre des élèves écartés de leur école furent ensuite, à partir de l’été 1942, déportés et assassinés à Auschwitz.

Une plaque commémorative posée en façade des établissements scolaires concernés devrait ainsi permettre aux jeunes générations de prendre connaissance des faits et de réfléchir aux calculs et moyens mis en oeuvre par l’occupant pour arriver à ses fins.

Une plaque murale a été posée en façade des trois Établissements scolaires suivants : l’École fondamentale d’application ÉMILE ANDRÉ (rue Haute, 107), l’École fondamentale BARON LOUIS STEEN (rue Haute, 255), et l’École primaire CHARLES BULS (boulevard du Midi, 86)


6o La Fondation Auschwitz a par ailleurs apporté un soutien à la pose des pavés suivants :

En hommage à Jean INGELS, Fortlaan 93-94, à Gand (6 mars 2019)
Lieutenant du réseau Comète, un pavé a été posé à l’adresse de son dernier domicile, avec notre soutien, par la section gantoise de la Confédération nationale des Prisonniers politiques et Ayants Droit de Belgique (CNPPA). Ayant été exécuté au Tir national et inhumé à l’Enclos des fusillés, la démarche s’inscrit dans le cadre de notre projet en développement.

Pavé posé en hommage à Jean Plas, rue de Ruysbroek, 56 © DW – Mémoire d’Auschwitz ASBL

En hommage à Jean PLAS, rue de Ruysbroeck, 56, à Bruxelles-Ville (10 octobre 2019)
Propriétaire de l’Imprimerie éponyme, il a contribué à la distribution des journaux clandestins « Action », « Front », « Faux Soir », « Faux Signal », du 1er avril 1941 au 4 juin 1944, date de son arrestation. Il avait de plus caché des aviateurs et des réfractaires au travail obligatoire. Ce pavé placé avec notre soutien complète très utilement les informations livrées sur notre site consacré à la mémoire juive des Marolles concernant la conception, l’impression et la diffusion du Faux Soir.

En hommage à la famille FRYDMAN, Rue Sainte-Marguerite, 164, à Liège (24 janvier 2020)
Avec notre soutien et celui des Territoires de la Mémoire et de l’Association pour la Mémoire de la Shoah (AMS), 5 pavés ont été posés, à l’initiative de Philippe Renette, professeur d’anglais et membre de notre Commission pédagogique, par les élèves du Centre Scolaire S2J (rue Général Bertrand à 4000 Liège), en hommage à la famille Frydman.