La maison-atelier de l’imprimeur Jean Plas se trouvait en face des 7e et 8e maisons restantes de la rue, en remontant depuis le coin de la rue Ste-Anne.

Le pavé a été placé, avec notre soutien, à l’initiative de la famille. Jean Plas avait notamment pris part à l’édition du “faux Soir” imprimé en face de son atelier. Rappelons que celui-ci fut imprimé à 50.000 exemplaires par Ferdinand Wellens, sur les rotatives de son imprimerie, aujourd’hui détruite et dont l’emplacement est occupé par l’école primaire du Lycée Dachsbeck, au 35 rue de Ruysbroeck. Une plaque murale réalisée par l’Institut Diderot, apposée en façade le 27 mars 1999, rappelle ce haut fait de la résistance qui s’acheva par l’arrestation, par la Gestapo, d’une quinzaine de résistants ayant participé à l’action, dont Ferdinand Wellens et Théo Mullier qui périrent en déportation. (Pour plus d’informations à cet égard voir la page du site que nous consacrons à notre circuit “Marolles-midi”.)

Voici la biographie de Jean Plas, composée à partir des éléments de son dossier relevé aux Service des Victimes de la Guerre et du portrait que nous en a dressé Angelo Maira, époux de Nancy Lefranc, fille de Joséphine Plas et petite-fille de Jean Plas. Il était né à Liège le 9 février 1910. L’imprimerie de « Petit Jean » se trouvait dans une partie des bâtiments qui appartenaient à son beau-père, exportateur de marchandises au Congo. Son épouse se nommait Anne Vandoren. Il a été arrêté sur dénonciation le 4 juin 1944, à son domicile, au motif de distribution de presse clandestine, de participation décisive au faux Soir, et pour avoir caché des aviateurs et des réfractaires. Après avoir été enfermé à la prison de Saint-Gilles, il a été déporté à Neuengamme. Selon la déclaration du médecin SS ayant rédigé son acte de décès, il serait décédé le 8 mars 1945 à 22h à Hambourg (Dessauer Ufer) d’un œdème et aurait été inhumé le 15, sans cercueil, à Ohlsdorff (Hambourg). En réalité, il aurait eu la colonne vertébrale brisée à trois endroits suite à de « mauvais traitements » subis dans les camps. Son corps a été transféré à Bruxelles après la guerre. Il a été reconnu Prisonnier Politique et Résistant par la Presse clandestine, pour avoir procédé à l’impression des journaux clandestins « Action », « Front », Faux Soir », « Faux Signal », depuis le 1er avril 1941 jusqu’à la date de son arrestation.

Marie Istas Caporali, dans son ouvrage intitulé Le « Faux Soir », éd. Jean-Marc Collet, rapporte l’information suivante : « Jean Plas, imprimeur des bandelettes […] Jeudi, en début de soirée, Yvon passe chez Petit Jean. Plas, en réalité, participe également à la mise en place de la farce. Il s’occupe, ayant un matériel moins sophistiqué que Wellens, de l’impression des avis que l’on collera sur les paquets. L’annonce « Par suite d’une panne… » se détache clairement sur les banderolles. La moitié est déjà prête […]. La nuit du vendredi au samedi est longue ; la matinée n’en finit pas. Midi approche malgré tout. Rejoint par Georges chez Petit Jean, ils prennent les banderolles et gagnent le domicile de Wellens ».

 

ICI HABITAIT
JEAN PLAS
NE 1910
RESISTANT
ARRETE 4.7.1944
DEPORTE
NEUENGAMME
DECEDE 8.3.1945