Paul Gelenne est né à Roclange (province de Liège) le 28 août 1908. Il était marié et exerçait la profession d’employé électricien. Membre des groupes de résistance « Zéro » et « Marc », il a été arrêté suite à un contrôle dans le tram W par la Sicherheitspolizei (Gestapo). Il a été accusé d’espionnage et d’être un agent de renseignement au service des forces alliées. Il a été incarcéré à la prison de Saint-Gilles puis au camp de concentration de Breendonk. Son jugement indique qu’il était « membre du groupe terroriste Storck », et « porteur, lors de son arrestation, de deux revolvers chargés ». Il y est aussi mentionné que l’on a retrouvé à son domicile quatre cartouches de dynamite et qu’il a fait sauter, avec Richard Braibant, le système d’aération du charbonnage de Eysden. Il a été condamné, le 8 mars 1943, avec 9 autres détenus, à être fusillé à titre de représailles contre les meurtres commis sur les habitants durant les semaines écoulées, en particulier pour le meurtre du légionnaire sous-officier wallon Boisbourdin le 24 février 1943, le SS flamand Jan Acke, et pour des attentats perpétrés à Bruxelles entre le 11 février et le 12 mars 1943 contre des citoyens « loyaux » (c’est-à-dire ceux qui soutenaient ouvertement l’occupant allemand et que l’on appellera, après-guerre, « collaborateurs »). Il a été exécuté par fusillade le 15 mars 1943. Certains documents conservés reprenant des témoignages de détenus à Breendonk rapportent qu’il aurait été tué à coups de bêche puis pendu. Il a été inhumé au Tir National à Schaerbeek. (A.S.)